Exercice pratique : manipulation, nettoyage et conditionnement des peintures
Avant toute intervention de dépoussiérage, il est important de bien observer l'état de surface de la couche picturale. Cet examen permet de repérer s’il y a des manques (lacunes), des soulèvements ou toute autre dégradation. Une œuvre dégradée ne se manipule pas, ni ne s’emballe de la même façon qu’une œuvre saine.
Règle d’or : les tables, recouvertes de molleton pour amortir les chocs, sont toujours revêtues de papier blanc et propre, car c’est sur ce fond blanc que l’on pourra bien voir les éventuels fragments de peintures ou d’insectes, voire d’étiquettes anciennes qui tomberaient lors des manipulations. Orkia, Marianne, Martine, Lucette, Marta, Delila et Nadine sont très attentives aux préconisations de Claire !
Petite astuce : une peinture doit toujours être portée couche picturale vers l’extérieur pour éviter tout risque de frottement, d’enfoncement, d’abrasion, d’arrachement dus aux boutons, bijoux ou petits poils de laine des pulls qui pourraient s’accrocher sur des écailles en formation….
Deuxième étape : Claire explique comment décadrer l'œuvre.
Exercice de dépoussiérage du revers : la poussière poussée par le pinceau est avalée par l'aspirateur qui ne touche jamais l’œuvre. Cathy, de façon minutieuse, s'attelle à la tache. Nous n'intervenons pas sur le nettoyage de la couche picturale, trop délicat et risqué.
Vient ensuite le dépoussiérage du cadre, toujours au pinceau et à l’aspirateur. Ici, Marta est à l'œuvre.
Voici une photo impressionnante d'un cadre fortement attaqué par des vrillettes ! On voit la poudre de bois, qui a été rejetée par les larves des insectes, en train de tomber sur la table. La poudre de bois tombe comme le sable dans un sablier !
Ce cadre a été mis immédiatement en quarantaine : il va subir un traitement de désinsectisation par anoxie (privation d’oxygène) qui tuera les éventuelles larves encore vivantes à l’intérieur du bois. En effet, ce traitement est nécessaire et important, car si des larves étaient encore contenues dans les bois et se développaient, c’est toute notre nouvelle réserve qui risquerait d’être contaminée !
Une fois les étapes de dépoussiérage réalisées, l'œuvre est remise dans son cadre. Ici, comme le tableau « flottait » dans son cadre, on a posé des cales en mousse dense (Plastazote ©), matériau neutre.
On a aussi placé le long de la feuillure, du carton neutre blanc pour éviter les frottements et les abrasions de la peinture sur le cadre. Le tableau est maintenant prêt pour l’emballage !
Au dos du tableau, le tampon du musée et le numéro d’inventaire de l’œuvre (110 P)
L’emballage délicat d’un dessus-de-porte
Ce dessus-de-porte ne pouvait pas être transporté sans quelques précautions. En effet, étant donné la forme du cadre, il n’était pas possible de le faire reposer au sol, même emballé avec du plastique à bulles. Claire a donc montré comment réaliser un emballage spécifique avec des mousses dures, découpées selon la forme du cadre. Nadine et Nicole, très sérieuses, ont passé avec succès les épreuves de l’emballage sur mesure !!!
Après la formation, le passage à la réalisation : quelques uns des nos cartons de peintures soigneusement emballées et prêtes à partir, parmi les dizaines réalisés depuis....
De grands cartons rigides appliqués sur la face et le revers des peintures, elles-mêmes emballées dans du papier de soie et du plastique à bulles, protègeront efficacement les œuvres lors du transport. Ainsi, plus de risques d’enfoncement ou de déchirure.
Nous sommes devenus les reines (et les rois) de l’emballage des œuvres d’art !
Billet d'humeur d'un membre de l'équipe
Dans le musée
On vient de l’archéo,
Nous allons à la paléo.
Nous suivons les silex
Et aussi les minéraux.
L’heure du café
pour nous est « sucrée ».
Le séchage des coquillages
sera contrôlé au lendemain.
Quand les os sont bien dorés
le repas peut commencer.
Sur le coup des 17 heures,
les yeux commencent à se troubler,
le concert d’aspirateurs
nous laisse assommés.
Les gants en latex sont déjà cassés
et les masques à poussière sont encore bouchés.
De la cave au grenier, on ne fait que piétiner.
Les textiles sont presque cuits
et les Beaux-Arts nous attendent du 1er au 3ème.
Les escaliers font la gueule
et les planchers craquent.
Mais c’est une autre paire de manche
qui nous attend avec les statues.
Evidemment, au son de cloche,
les horloges se rapprochent,
pour nous dire : « c’est Noël !
Vous pouvez vous reposer ! »
Marta Bardoul